Un art martial différent : le budo.taijutsu du Bujinkan

Un art martial différent : le budo.taijutsu du Bujinkan (10/10/2001La Meuse)


Bien que multi centenaires, les arts martiaux sont en constante évo­lution. Si tout le monde connaît le judo, le ju-jutsu ou le karaté, dans nos pays européens, l'aïkido, le kung-fu ou le ninjutsu sont plus récents.
Certains pratiquants cherchent plutôt les arts martiaux sportifs dans lesquels l'affrontement physique en compétition est l'objectif le plus im­portant, d'autres préfèrent un retour aux sources : l'origine de la disci­pline, son histoire, sa philosophie et le respect de celle-ci.
A mi-chemin entre le sport mar­tial physique et son aspect philoso­phique, le Bujinkan budo taijutsu propose une nouvelle dimension qui séduira par sa diversité et sa ri­chesse.
S'il refuse toute forme de com­pétition, dans la pratique il implique le contact physique en même temps qu'un un total respect du partenaire. Si les techniques étudiées sont parfois douloureuses, elles ne sont ja­mais dangereuses. De toute façon, l'apprentissage s'effectue auprès d'un professeur qualifié où la pro­gression des élèves est suivie pas à pas et empêche de mettre en dan­ger le partenaire.
A l'origine ninjutsu, discipline bien connue ou plutôt mal connue par le cinéma, cet art martial porte le nom de budo taijutsu depuis 1996.
A cette époque, le Maître Hatsumi Masaaki décide de modifier le nom de l'école centrale qu'il dirige au Ja­pon. Le contenu reste le même que le ninjutsu, l'approche technique et philosophique aussi.
Le changement de dénomination permet de débarrasser cette disci­pline de l'aspect folklorique et négatif liés aux ninjas que nous connaissons depuis les années 70.
Quelques charlatans ont profité de cette image pour remplir leur salle. Aussi le maître japonais préfère changer le nom de l'école afin d'iden­tifier l'esprit qui régit la discipline.


Un art martial nouveau en région liégeoise
19 ans d'arts martiaux pas­sés dans le karaté, shotokan,  shitoryu, l'aïkido et le ju-jutsu , Pierre Revelli a rencontré Sensei Hatsumi Masaaki, Soke du Bujinkan, qui lui a fait découvrir cet art martial.
II a été séduit par cette discipline et a gravi les différents échelons pour l'enseigner aujourd'hui en région lié­geoise.
Sans doute parce qu'il s'agit d'un art martial complet dans lequel il peut travailler dans dix-huit domaines différents : sabre, bois, faucille, armes de jet, étoiles, etc. Sans doute aussi parce que le maître doit rester un modèle qui forme ses élèves à ne pas être violents même si le sport est exigeant et rude à la fois.
A ce jour, seul représentant offi­ciel du Soké Hatsumi Masaaki pour la région liégeoise, Pierre Revelli en­seigne cet art cinq jours par se­maine au hall omnisports du Collège St-Servais ou à la salle «Fun Gym» à Chénée.
Mais l'enseignement n'est pas dispensé seulement sur tatami, il se fait aussi sur sol dur, sur l'herbe. Quand le temps le permet, une sortie est organisée le week-end, dans les bois du Sart Tilman par exemple.
Les grades et les ceintures
L'attribution des grades et cein­tures est différente des disciplines que nous connaissons mieux, comme celle du judo par exemple.
Les grades Kyu, vont en chiffres descendants du 10e Kyu jusqu'au le Kyu. Les ceintures utilisées sont la ceinture blanche puis la verte pour les hommes, la jaune pour les jeunes garçons et la rouge pour les jeunes filles et les femmes. La différence est marquée par une étoile à cinq branches placées sur le symbole du kimono et qui change de couleur se­lon que l'on ait le grade Kyu, Shidoshi Ho ou Shidoshi.
Ensuite, les grades Dan (Shidoshi Ho), depuis le 1' Dan jusqu'au 4e Dan. La ceinture signifie que l'élève est passé dans cette catégorie. De la même façon que pour les Kyu, un symbole apparaît sur le kimono ainsi que des étoiles de couleurs diffé­rentes suivant sa progression.
Les grades Dan supérieurs tra­duisent la catégorie Shidoshi, du 5e  au 10e  Dan. Ceinture noire bien entendu avec le symbole du grade sur le kimono ainsi que des étoiles dis­tinctives. Au-delà, les 10e  Dan et plus portent d'autres symboles. Ils se divisent en 5 nouveaux grades auxquels sont attribués également d'autres étoiles.
Précisons que les grades dans le Bujinkan ont, avant tout, une valeur personnelle et individuelle. Jusqu'à un certain niveau, les instructeurs qualifiés délivrent ceux-ci en fonction du propre grade qu'ils possèdent. A partir d'un certain niveau, le Soké (c'est à dire l'Héritier) qui dirige l'école centrale au Japon, est le seul habilité à donner l'accès au grade su­périeur. Le niveau technique, la ma­turité du candidat, son attitude, son engagement dans les arts martiaux par exemple lui permettent d'avoir accès au grade suivant.
Cependant le grade n'est pas tout dans cet art martial. Qu'il soit bas, moyen ou très élevé, il n'est qu'un élément relatif. L'essentiel est la pratique régulière de la discipline.
Comme dit le Soké Hatsumi Ma­saaki : «Quand on entre dans la vie réelle, les castes disparaissent. II n'y a pas de différence entre un grand maître, un instructeur ou un étu­diant».
Renseignements pratiques :
Le Bujinkan vous intéresse ? Vous souhaitez en connaître davantage ? Vous aimeriez assister ou participer à un cours pour vous faire une idée plus précise de cet art martial ?
Les cours sont donnés en soirée par Pierre Revelli, diplômé du Japon.